Même dans les lieux les plus ordinaires peuvent se trouver des coins paradisiaques.
La crique des Murmures scintillants est un de ces endroits à part.
Un petit chemin de terre battue et tassée par les nombreux passages, entouré d’arbustes et de quelques arbres projetant des ombres mouvantes sur le sol cède la place à un autre plus étroit et sablonneux.
D’ailleurs ce
terrain sablonneux est tout un mystère puisque personne ne se souvînt de sa conception, trop haute pour la mer, trop irrégulière pour la main de l’homme, sans doute un caprice des vents.
Le voyageur curieux, en s’avançant voit les arbustes s’espacer et s’éclaircir et enfin comme par magie se dresse un spectacle digne des livres de légendes.
Une petite descente de sable, bien plus large permet de descendre vers l’océan.
Mais loin d’être un lieu surpeuplé, il s’agit ici d’une
large crique enchanteresse. Les vagues parfois fracassantes du fait du tumulte de l’océan sont arrêtées par les murs que forme le corail.
Un
bassin parfaitement circulaire se dresse ainsi, comme creusé dans le sable du côté de la plage, comme plongé mais en même temps coupé des eaux du côté de la mer.
Les murs formés par le corail sont suffisamment bas pour permettre à l’eau d’aller et venir au rythme des marées même si le bassin est toujours plein malgré la marée basse, mais suffisamment haut pour éviter les remous coléreux.
Si l’océan s’étend passant d’un bleu turquoise dû à une profondeur raisonnable jusqu’à un bleu marine profond, l’eau du bassin est d’une clarté enchanteresse telle une fontaine miraculeuse gorgée de lumière par les rayons d’un soleil toujours joueur en ces lieux.
La profondeur variant par endroit, les amoureux de la nature peuvent s’asseoir les pieds dans l’eau sur les rochers les plus eaux ou sur ceux immergés permettant une sieste rafraîchissante des plus agréables.
Parfois, surtout au soleil levant et couchant, des vaguelettes troublent la surface miroitante, jouant avec les rayons orangés. Aux attentifs qui tendront l’oreille se porteront peut-être alors les remous différents des roulements de l’eau, comme ceux d’une cascade alors qu’aucune n’apparaît aux regards.
La légende raconte que la crique tiendrait son surnom de l’amour indéfectible entre une sirène blessée et portée ici par une tempête et de l’humain honnête qui lui porta secours. De l’amour qu’ils se vouèrent jusqu’à ce que lui périsse dans un accident.
La sirène aurait appelé, à l’heure qu’ils se fixaient, pendant des années son amant perdu dont personne ne lui avait annoncé la mort, dans un murmure tendre et mélancolique, un chant d’amour inlassable…